Vous prendrez bien un peu de Vaud?


Avant de dire quoi que ce soit sur le canton de Vaud, avis aux lecteurs français, alémaniques et aux Vaudois eux-mêmes – non, le canton de Vaud ne représente pas toute la Suisse romande ! Même s’il s’agit bel et bien du plus grand canton romand, avec une population de plus de 700 000 habitants – la folie !

Deuxièmement – non, les Romands ne parlent pas tous comme les Vaudois. Je dirai même plus, les Vaudois eux-mêmes ne parlent pas tous comme les vrais Vaudois, surtout s’ils habitent sur Lausanne. Cela vaut aussi bien pour l’« accint » que pour les expressions.

Un peu de géographie. La première mention du pays de Vaud date du VIIe siècle. En latin, on parlait de « pagus valdensis », ce qui rejoint le mot allemand « Wald » pour « forêt ». Et c’est vrai, de la verdure, on en trouve partout, des montagnes du Jura au nord du canton, en passant par le Plateau, les vignobles de la Riviera au bord du Léman, jusqu’aux versants des Alpes tout au sud.

Le centre de gravité est bien Lausanne, ville des bobos arrogants pour les uns, « dortoir bucolique de Genève » pour les autres, capitale de la vie nocturne pour tous les bons vivants confondus. Il convient d’ailleurs de noter que la ligne ferroviaire entre Genève et Lausanne est desservie toute la nuit durant, car côté divertissements, la ville de Calvin ne porte que trop bien son nom.

Le canton passe pour un bastion de protestantisme et même si c’est discutable, les noms de lieux trahissent bien des fantasmes tout sauf catholiques des locaux. Il suffit de mentionner Le Sex des Branlettes (le « x » de « Sex » ne se prononce pas, petits coquins, un minimum de chasteté !), le Culan et le Sex Rouge, tous des sommets de la région d’Aigle au sud, ou bien certaines villes de la Côte lémanique, Aubonne, Gimel, Gland, qui se suivent bien l’une après l’autre au plus grand bonheur des chauffeurs autoroutiers.

La contrée est riche en paysages magnifiques qui n’attendent que leurs explorateurs. La légende veut que les Suisses-Allemands venus en séjour linguistique en Welschland – l’ensemble de la Suisse romande dans leur langue – qui découvriraient le monde de l’autre côté du tunnel de Chexbres, seraient tellement éblouis par sa beauté qu’ils jetteraient leur billet de retour par la fenêtre du train. De nos jours, ce serait difficilement faisable, car il faudrait pour cela casser une vitre, et les CFF ne rigolent pas avec les amendes.


Symboles. La devise du canton – « Liberté et Patrie » – semblerait assez claire et facile à retenir, mais pour les Vaudois, c’est déjà un peu trop abstrait. Par conséquent, le canton de Vaud est le seul de toute la Suisse à gribouiller sa devise sur son drapeau blanc-vert, le vert symbolisant – sans trop de surprise – l’espoir et la révolution.

C’est assez intéressant de retracer un peu les débats autour de la fameuse devise, courte mais bonne. Au départ, c’était « Liberté et Egalité », mais ce dernier mot a un peu perdu de sa superbe depuis que les révolutionnaires français s’en sont emparés. Les Vaudois ont donc choisi une option un peu plus « bien-pensante ». En 2000, « Patrie » a failli être remplacé par « Solidarité », projet qui a fini à la poubelle, parce que non mais quand même.

On aurait tort de parler de symboles vaudois sans mentionner son plat traditionnel – le papet, c’est-à-dire la saucisse aux choux avec des pommes de terre et des poireaux, dont le blanc et le vert répercutent – de loin, mais toujours – les couleurs du drapeau bien-aimé.



L’image des Vaudois. Pour les Genevois, les Vaudois sont des péouses qui « se lèvent tôt mais se réveillent tard ». Pour les Valaisans, ce sont des fils à maman gâtés par le climat dont les uns traient les vaches pendant que les autres bossent pour des multinationales à Genève. Pour les Alémaniques, ce sont des Romands types, un peu lents, un peu bêtes, mais qu’on aime bien quand même. Pour les Français, qui regardent tous les Suisses avec un mélange de mépris et d’envie, « en chaque Suisse sommeille un flic, mais chez le Vaudois, il est éveillé ».

Pour les Vaudois, la Suisse, c’est bien simple, il y a Genève, il y a Zurich et le canton de Vaud entre les deux, à l’instar d’une troisième option, l’unique qui permette une vie tranquille et merveilleusement ennuyeuse. Si, sur ses vieux jours, on se retrouve à Pully, à Montreux ou dans un autre ghetto richissime de La Côte, c’est qu’on a réussi une vie sans trop d’aventures. Si on atterrit à Nyon, on est traître à sa race, mais un traître assez respectable, car avec des attaches à Genève. Et le premier employeur du canton, ce n’est pas rien après tout.

Au pire, il y a toujours Yverdon, où on vit comme on vit mais on vit quand même. Au-delà des frontières cantonales, c’est le vide intersidéral.


Un peu d’histoire. Déjà les Romains, fins commerçants, appréciaient le Pays de Vaud comme une voie d’accès au Rhin. Ils ont pris l’habitude d’y envoyer leurs cavaliers à la retraite en donnant naissance à la colonie de Nyon, d’où son premier nom de « Colonia Iulia Equestris ». Le toponyme actuel viendrait du bruit des voitures qui parcourent à toute blinde la A1.

En 13 av. J.-C., l’empereur Auguste conquiert les Alpes et la région devient officiellement romaine. Les peuples barbares se mélangent joyeusement aux Latins. Quatre siècles plus tard les Romains doivent plier bagage, mais comme ils ont peur pour leurs fesses, ils lèguent le pays aux Burgondes, des guerriers germaniques. C’est un peu comme à Clichy-sous-Bois quand on paye un gang pour que les autres gangs vous laissent tranquille.

Désormais, le destin du Pays de Vaud sera de plus en plus lié aux jeux des alliances dans l’ouest de l’Europe, d’une complexité à faire pâlir les familles recomposées d’aujourd’hui. A ceci près que les disputes médiévales se règlent plutôt à l’épée – l’époque oblige – qu’à coups de citations à comparaître.

A l’aube du second millénaire, les principaux acteurs de ce Game of Thrones grandeur nature sont l’évêque de Lausanne, quelques familles aristos et les monastères de Payerne et de Romainmôtier. Les moinillons, loin de se consacrer uniquement au service divin – ce serait trop ennuyeux – aiment bien fricoter avec les pouvoirs mondains pour rester seuls maîtres à bord sur leurs terres.

Puis au XIIe siècle une bande de joyeux drilles pleins aux as rejoint la partie, la maison de Savoie. Pour avoir encore plus de gueule, le supposé ancêtre de la famille, Bérold, aurait été un lointain descendant de Charlemagne venu de Saxe, banni pour avoir tué la femme d’un empereur surprise en pleine partie de jambes en l’air avec son amant. Le gentil papy !


Nos braves gars deviendront le cauchemar des évêques de Lausanne et il faut bien plus d’un siècle pour que les deux parties se rendent compte, au final, qu’au lieu de se glisser des peaux de banane, ils peuvent très bien couper la poire en deux – pour rester dans la métaphore fruitière. Les évêques lausannois reconnaissent officiellement que c’est bien les Savoie les plus badass, mais continuent à faire ce qu’ils veulent sur leurs terres, et tout le monde est content. On a tous fait pareil au moins une fois au Monopoly, en finissant par s’associer avec le zigoto qui tenait le Paradeplatz et voulait pas vous céder le morceau. Comme je vous connais, les enfants.

Si cette idylle prend fin, c’est bien la faute aux Suisses ! Car à la fin du XVe siècle, les Confédérés du nord se battent contre les Burgondes, gros gaillards de mèche avec les Autrichiens. Et quand il y a de la bagarre, des pièces détachées volent par-ci par-là et ce sont les villes vaudoises qui écopent, notamment La Sarraz et Yverdon, pillées par des frontal… – pardon, des soldats. La température monte et les Savoie changent de bar, direction Piémont, un peu façon « après nous le déluge ». Et tout d’un coup les Bernois et les Fribourgeois s’aperçoivent que finalement, le pays des forêts et du papet ne serait pas trop mal comme fief.

La conquête se fait en 1536, et cela avec une finesse déconcertante de la part de ces rustres de Bernois. D’abord, ils envoient leurs troupes soi-disant pour sauver Genève de la main savoyarde. Les Fribourgeois les secondent, car même s’ils détestent ces sales réformés, Estavayer, Bulle et Romont c’est toujours bon à prendre, n’est-ce pas, surtout si c’est sous prétexte de « sauver la confession catholique dans le Pays de Vaud », qui avait commencé à virer de bord.

Certes, il y a l’évêque de Lausanne qui s’en inquiète un peu, mais croix te pois croix te fer, on ne fa pas déplacer les meubles, geu, et surtout pas fotre autel, Fotre Excellence. Ou pien un peu si, quand même, foire un peu peaucoup, ah ça fous térange Monsieur, et puis Mischt, fous n’afez qu’à la poucler, parce qu’on est 6 000 ponshommes armés dans fotre pays au cas où fous ne l’auriez pas remarqué, geu, et afec une armée pareille, un malheur est fite arrivé.

Le mitré finit donc par prendre sa soutane à son cou, les Bernois confisquent la baraque et les caisses et, ni une ni deux, font leur propre Ordnig. Ils découpent la région en seize baillages – aujourd’hui on dirait « planques » – ils y installent leurs baillis – aujourd’hui on dirait « caïds » – et nomment cette affaire « Welschbern », et dans votre face, Savoie et Cie. Pour renforcer leur mainmise – et sûrement pour empêcher le pontife d’arranger son retour – ils imposent la Réforme. Le tour est joué, le pays de Vaud devient suisse.

L’ « accint » vaudois. Ce serait un gâchis de décrire le canton de Vaud sans mentionner son « accint » si pittoresque ! Ses deux principales caractéristiques, c’est la nasalisation extrême du son [in] et l’allongement des terminaisons en [e] muet. Par exemple, un Vaudois de chez Vaudois dira que la « pedzeï » (réception) était « carrémin » une « réussyte » et que les hôtes ont fini tard dans la « soireïe ».

Sans trop de surprise, son intensité est la plus forte dans les campagnes et s’atténue dans les centres urbains – pas très nombreux d’ailleurs, comme on l’a vu. Cela dit, si vous croisez un Lausannois qui parle un français pas très orthodoxe, dites-vous bien que ce n’est pas forcément du vaudois, mais très probablement du kosovar.

Les Vaudois possèdent une foule d’expressions propres à eux que vous pouvez consulter sur certains sites Internet. Si vous êtes romand et que vous ayez envie de diagnostiquer votre propre façon de parler, n’hésitez pas à vous faire tester par le Parlomètre.

La Suisse romande appartient, soit dit en passant, à la zone des langues franco-provençales. Ça veut dire qu’autrefois, les indigènes parlaient l’arpitan (« montagnard ») qui est à l’origine des patois locaux et des expressions régionales d’aujourd’hui. Hélas, la Réforme et l’influence française ont fait un sort à l’arpitan, qui n’est plus parlé que par 140 000 personnes, dont la plupart en Italie. Mais si vous avez envie de frimer, rien ne vous empêche de l’apprendre vous-mêmes, mais il y a mieux comme astuces pour pécho.


Trombinoscope. Le canton de Vaud est la patrie de plusieurs rigolos dont il convient de connaître le nom.

A commencer par le major Jean Daniel Abraham Davel, « le seul officier putschiste de l’histoire qui n’ait jamais tué un seul homme » selon l’écrivain Jean-Louis Cornuz – ce qui prouve bien qu’il s’agit d’un Vaudois. La quarantaine précoce, ce fils de pasteur tape sur des cathos en Argovie et se fait nommer grand-major par Leurs Excellences de Berne. Ou Major D. pour les intimes. De nos jours, il ferait carrière comme rappeur.

Mais notre grand D. ne veut pas servir sous la botte bernoise, parce que – entendez-vous bien ! – déjà quand il avait 20 ans, une « Belle Inconnue » (Marie-Jeanne ? Est-ce toi Marie-Jeanne ?) rencontrée pendant les vendanges lui révéla sa grande destinée, celle de libérer le Pays de Vaud. L’histoire ne dit pas si elle lui a révélé d’autres secrets de la gent féminine, mais l’amour, dit-on, est dans le pré.

Le 31 mars 1723, fidèle serviteur, le major D. profite que les baillis soient réunis à Berne pour un apéro, mobilise 600 hommes et s’empare de la ville de Lausanne. Il donne un speech à l’hôtel de ville, hourra, vous êtes libres, chasselas pour tous, etc. Les autorités citadines écoutent, applaudissent, puis le lendemain – et ce n’est pas une blague, malheureusement – livrent allègrement le petit zouave aux Bernois, parce qu’une révolution, chez nous, non mais ça va le chalet ?

Notre héros aurait peut-être pu s’en tirer si, profitant de l'heureux hasard des dates, il avait plaidé un poisson d’avril de très mauvais goût. Et s’il était jugé par des Bernois dont les sombres méninges tournent au ralenti, surtout les lendemains de veille. 

Mais pas de bol, le tribunal est composé de bourgeois lausannois pour qui le major D. n’est pas assez hipster malgré son petit nom à la cool, ce qui est une faute grave dans la Capitale vaudoise. Davel perd donc sa tête, si ce n’était pas déjà le cas, et accède enfin à la gloire annoncée par la mystérieuse miss des vignobles – en devenant martyr pour l’indépendance vaudoise.

La morale, c’est qu’il ne faut jamais prendre trop au sérieux les promesses des inconnues à la belle poitrine croisées aux vendanges. Hélas, de nos jours, les jeunes Vaudois multiplient les risques d’exposition lors de fêtes annuelles richement arrosées appelées « girons ». C’est fou ce que ce canton comptera de martyrs.

Tournons la page de ce sanguinolent récit pour rencontrer un autre bel esprit vaudois, Charles Ferdinand Ramuz, écrivain favori des profs de français au Cycle et pire cauchemar des élèves suisses qui préparent leur matu. Nous avons affaire à un Vaudois type, qui naît à Lausanne, vit à Lausanne et meurt à Pully (voir plus haut). Par son œuvre – vingt-deux romans – il a conféré ses lettres de noblesse au français de Suisse.

Accessoirement, sa trombine figure sur les billets de 200 francs – ce qui explique pourquoi nous sommes si peu nombreux à la connaître.

Une amie écrivain – et du canton de Vaud en plus – recommande « La Beauté sur la terre » pour ceux qui aimeraient rattraper leur retard culturel côté Ramuz. Et si vous préparez votre matu, vous avez tout intérêt à le faire fissa au lieu de lire des blogs, bande de glandeurs !

Un autre personnage emblématique du canton de Vaud, sinon de toute la Suisse, c’est Henri Guisan. Né à Mézières, un village vaudois dont le nom viendrait du latin « ruines » – sympa mais pas très vendeur – il étudie les techniques agricoles.

Mais finalement le terroir n’étant pas pour lui, Riri s’engage dans l’armée. Au début simple lieutenant à Bière – je vous avais bien dit que les noms des localités, dans le canton de Vaud, c’est un peu le carnaval – il prend de la bouteille (sic !) et gravit les échelons. Les camarades l’apprécient, parce qu’il ne fait pas de chichi et fait ami-ami avec tout le monde. A la veille de la Seconde guerre mondiale, l’Assemblée fédérale l’élit général pour mobiliser les troupes et organiser la défense du pays.

Quand la France tombe sous la coupe nazie en juin 1940, notre cher général met en œuvre la stratégie du « réduit national ». Le binz consiste à déployer les soldats dans les bunkers de montagne en laissant le Plateau sans défense, puisque de toute façon il serait perdu en cas d’une invasion. Les soldats pourraient ainsi bloquer tous les passages à travers les Alpes et la Suisse perdrait tout son intérêt du point de vue stratégique.

La logique est certes un peu douteuse, puisque personne ne se suicide de peur de mourir, et en plus, les trois quarts de la population – que l’armée est finalement censée protéger, n’est-ce pas – seraient livrés en pâture aux envahisseurs. Donc pour convaincre les bonnes poires des officiers que c’était « ze » stratégie qu’il fallait, Riri opère un chef-d’œuvre de com’. Il rassemble ses copains au Grütli, le symbolique berceau de la Confédération, pour dire – un peu à la Gandalf – que l’œil de l’ennemi se déplace et donc il faut faire les choses comme bibi l’entend. Une superbe allocution avec une promenade en bateau à vapeur pour ces messieurs pour qu’il n’y ait pas trop de mécontents. Un brillant homme somme toute, ce Riri.

N’empêche que Guisan incarne une volonté de se défendre dans ces heures sombres de l’Histoire où la Suisse se trouve encerclée par les puissances de l’Axe et ne peut compter sur aucune aide de l’extérieur. Puisque même les Amerlos – par erreur, mais toujours – bombardent la ville de Schaffhouse ! Avec de tels amis, pas besoin d'ennemis, c'est clair.

La reconnaissance des Suisses envers le grand Riri est telle qu’on peut même trouver de la vaisselle à son effigie. C’est à se demander où on l’aurait reproduit s’il était un peu moins aimé du bon peuple.

Dans les années 80, des historiens risquent une analyse des zones d’ombre du général pour révéler que notre homme n’était peut-être après tout qu’un homme et non pas un Superman version helvétique. On lui reproche surtout sa supposée admiration pour Mussolini et Pétain.


Pour compléter cette brochette de célébrités, mentionnons encore l’infatigable Stan Wawrinka, joueur de tennis de classe mondiale, et Bastian Baker, un peu le Justin Bieber version helvétique avec une meilleure presse que son homologue canadien. Les deux ont ceci de commun qu’on ne les voit que trop souvent dans des spots publicitaires.

Pour rédiger cet article, je me suis surtout servi de l'irremplaçable Dictionnaire historique de la Suisse (en libre accès à cette adresse). J'ai également fait un tour du côté de L'Image de la Suisse de Gianni Haver, Ed. Loisirs et Pédagogie, ainsi que dans  Mariage de raison – Romands et Alémaniques, une histoire suisse de Christophe Büchi.

Pour ceux qui aimeraient approfondir un peu leur connaissance des clichés en Suisse, voici quelques articles du Temps, du Matin, et de 20 minutes, les principaux quotidiens francophones romands.

Pour vous faire une idée de l'accent vaudois, je vous encourage à regarder ce sketch du duo Vincent Veillon – Vincent Kucholl. Attention, comme il s'agit d'une interview fictive et humoristique, l'accent est pas mal exagéré !

COMMENTAIRES

Nom

A propos confessions dico en vers Suisse
false
ltr
item
Vu par Timo: Vous prendrez bien un peu de Vaud?
Vous prendrez bien un peu de Vaud?
https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBXXPUxBZYlPBkWITCNSUO8-TqJ6UBZ3OETJYGz5M0dIHzDsY9lWznO6mUtJWC7n2AgCOc-4mdeIrL5RqsRrdultifIl4F6aoYsr-IFsnf4ejA36Uk4RO_6PfBfEbizD3S25snBxUyho4x/s640/IMG_5100.jpg
https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBXXPUxBZYlPBkWITCNSUO8-TqJ6UBZ3OETJYGz5M0dIHzDsY9lWznO6mUtJWC7n2AgCOc-4mdeIrL5RqsRrdultifIl4F6aoYsr-IFsnf4ejA36Uk4RO_6PfBfEbizD3S25snBxUyho4x/s72-c/IMG_5100.jpg
Vu par Timo
https://vupartimo.blogspot.com/2017/10/vous-prendrez-bien-un-peu-de-vaud.html
https://vupartimo.blogspot.com/
http://vupartimo.blogspot.com/
http://vupartimo.blogspot.com/2017/10/vous-prendrez-bien-un-peu-de-vaud.html
true
8105486442842241149
UTF-8
Aucun résultat trouvé VISUALISER TOUT Lire Répondre Supprimer Supprimer Par Accueil PAGES MESSAGES Visualiser tout POUR VOUS LIBELLÉ ARCHIVES SEARCH TOUS LES MESSAGES Aucun résultat trouvé Back Home Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Di Lu Ma Mer Jeu Ve Sa janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre jan fév mar avr mai juin juillet août sept oct nov déc maintenant il y a 1 minute $$1$$ minutes ago il y a 1 heure $$1$$ hours ago hier $$1$$ days ago $$1$$ weeks ago il y a plus de 5 semaines Followers Suivre CONTENU PREMIUM Partagez pour lire Copier le texte Sélectionner le texte Le texte a été copié dans votre presse-papiers Impossible de copier les textes, pressez [CTRL]+[C] (ou Cmd+C sous Mac) pour copier